J’ai acheté mon studio à Lognes: oui, un nouveau local pour mon activité de photographe!!
Si tu me suis sur les réseaux, tu as sûrement vu passer mon post sur l’arrêt de mes travaux.
Avant toute chose, je tiens à vous remercier du fond du cœur.
Vous avez été nombreux, très nombreux, à me soutenir, à m’envoyer un mot, un message, un conseil…
Certain(e)s m’ont même proposé leurs propres studios pour m’aider à tenir le temps que tout se débloque (et même des photographes qui ne sont pas du tout de la région parisienne)
Que ce soit de près ou de loin, votre soutien m’a portée.
Votre gentillesse, votre solidarité, vos élans spontanés… c’est fou comme cela m’a touchée.
Je ne m’attendais pas à autant de bienveillance. Et sincèrement, cela m’a fait un bien fou.
Merci pour votre chaleur humaine et pour votre générosité.
Merci, tout simplement, d’être là.
Vous avez été nombreux à me poser des questions en MP après mon message sur l’arrêt de mes travaux: « Mais je ne comprends pas ! Moi je n’ai rien demandé et on ne m’a jamais rien dit ! ». Mais il y en a aussi quelques-uns (pas beaucoup) qui m’ont dit : « Tu ne devrais peut-être pas communiquer là-dessus, ce n’est pas bon pour ton image auprès de tes clients. »
Sauf que pour moi, ça fait partie de mon histoire. Des aléas, oui. Mais aussi de mon aventure professionnelle. Et je sais que mes clients aussi peuvent, un jour, acheter un local, lancer un projet, se retrouver face aux mêmes démarches. Et puis en vrai, ce qui m’est arrivé est valable à l’achat ET à la location….. sauf que pour beaucoup, la marie ne leur dit rien.
J’ai donc choisi d’expliquer ce qui m’est arrivé, pour que justement, ça n’arrive pas aux autres.
Lognes, ma ville!
Au bout de dix années de location dans différents locaux, j’ai ressenti le besoin de franchir une étape importante : devenir propriétaire de mon propre studio photo et dans ma ville dans laquelle je vie depuis 21 ans. Un projet fou car honnêtement, après le Covid et la crise économique, l’activité, n’a pas toujours été au top, mais, j’ai toujours positivé (même si ce n’était pas toujours facile) et j’ai rien lâché.
L’achat de mon local : enfin le bon !
En décembre dernier, après de longs mois de recherches, j’ai enfin trouvé le local parfait. Il répondait à tous mes critères et m’a été présenté comme déjà aux normes ERP (Établissement Recevant du Public) donc parfait.
J’y croyais. Fortement.
Je me disais que 2025 serait mon année. Lorsque le vendeur a accepté mon offre, en janvier, j’ai donné mon préavis pour mon local actuel, sans même attendre la signature du compromis. Je ne savais pas encore si mon crédit serait validé. Pourtant, je restais positive. Je pensais que, dans le pire des cas, je pourrais prolonger la location actuelle. Mais vu que le préavis était de 6 mois, que je ne pourrai pas assurer deux mensualités (loyer de la location et remboursement de prêt), j’avais calculé les délais de la banque et de la signature chez le notaire 3 mois) et les travaux (environ 1mois et demi) à un déménagement fin juin.
J’ai loué plusieurs fois…
Dans mon deuxième local avec pignon sur rue, après mon installation, la mairie avait pris connaissance de mon activité et m’avait informé, que je devais déposer une demande de travaux. Ce que l’on a fait, même si j’avais été surprise de devoir remplir un dossier de ouf avec les plans du quartier et à l’échelle près: je ne faisais que poser du parquet et peindre les murs en blanc. faire propre et accueillant! enfin, bref, on est sage, et on l’a fait (plutôt mon mari qui fait ça mieux que moi). Mais on ne nous avait pas dis qu’il aurait fallut déposer cette demande plusieurs mois avant et j’avais pu travailler.
Depuis cette expérience, j’avais compris qu’il fallait déclarer son installation… mais je ne savais pas encore qu’il fallait le faire très tôt dans le processus.
Par ailleurs, dans mon tout premier local, j’avais travaillé sans que personne ne me dise quoi que ce soit. Ni la mairie, ni l’agent immobilier, personne ! (oui en tout j’en ai eu 3 en location et maintenant ce sera le quatrième que j’achète et mon dernier).
Pourtant, j’avais retiré une cloison, aménagé l’espace, et je recevais mes clients au premier étage d’un immeuble sans ascenseur.
Personne ne m’a parlé d’une demande obligatoire liée à l’accessibilité PMR. Aucun contrôle de la mairie, aucun rappel à l’ordre… et, je l’avoue j’ignorai totalement ce qu’était un ERP à ce moment-là !
Et le plus fou, c’est que j’y suis restée trois ans. J’ai fait ma publicité, ma communication, je ne me suis pas cachée… mais personne ne m’a alertée.
Cette fois, j’ai voulu bien faire
Dès la signature de l’acte d’achat fin mai, j’ai contacté la mairie (oui car de toute façon ils m’aurai envoyé un courrier). Le dossier a été déposé le 2 juin. j’avais tout planifié pour effectuer les travaux en juin et accueillir mes clients dès juillet. J’ai même embauché un artisan de ma ville pour faire mes travaux!
Cependant, les travaux à peine commencés… la mairie m’a envoyé la police dans mon nouveau local. Oui c’est pas hallucinant!
Pas de mail. Aucun appel. Pas de courrier recommandé. Juste la police. Comme si j’étais malhonnête.
Et pourtant, je suis quelqu’un qui :
- travaille dans sa ville depuis des années,
- participe à la vie locale, a des réunions de quartier, à des soirée de l’association des entrepreneurs de la ville….
- J’ai offert des séances comme « lot » à gagner pour les kermesses des écoles,
- accueille des stagiaires des collèges,
- fait don de vêtements ou d’autres choses à des familles de Lognes…
Franchement ? Ma propre ville m’a envoyé la police. C’est pas cool du tout ça et je le digère très mal!
Je suis photographe. Pas urbaniste. Je ne travaille pas dans l’administration
Je savais qu’il existait des démarches à effectuer. Cependant, j’ignorais qu’elles devaient être lancées avant même de signer un compromis de vente et avoir l’accord de la banque. Lorsqu’on est propriétaire, on imagine que c’est « chez nous », donc plus simple que la location. Je ne touchais ni aux façades extérieurs, ni aux parties communes. Seulement à l’intérieur du local. Et pourtant, cela ne change rien.
À savoir si vous ouvrez un ERP
Car depuis cette mésaventure, j’ai fait mes recherches : entre celles et ceux qui n’ont jamais eu de contrôle ( dans ma ville et ailleurs), et moi à qui on envoie la police avec un arrêt immédiat de mon activité, j’ai voulu comprendre. Je voulais savoir pourquoi il y a autant de différences de traitement, et surtout, comment éviter que cela arrive à d’autres professionnels comme moi. Mais en vrai, au vu de tous les retours que j’ai eu…..il y en a énormément qui n’ont jamais eu ça!
(Que ce soit chez vous – si ce n’est pas dans votre salon mais dans une pièce dédiée à l’activité ou un garage –, ou dans un local, que vous soyez propriétaire ou locataire, sur rendez-vous ou non, et même avec très peu de clients en 5ème catégorie)
Dès qu’on aménage un ERP et même s’il l’ai déjà, il est obligatoire de :
- déposer une demande d’autorisation de travaux (Cerfa 13824*04),
- respecter des délais administratifs conséquents :
- deux mois pour la commission de sécurité (direction départementale),
- jusqu’à cinq mois pour la mairie.
Source officielle : Les règles d’aménagement d’un ERP – service-public.fr
En résumé ? 2 mois pour la commission + 5 mois pour la mairie = 7 mois.
Je voulais emménager début juillet, et commencer mes travaux à la mi-mai.
Donc, si je calcule bien, j’aurais dû déposer ma demande de travaux… en novembre !
Le problème ? À cette période-là, je n’avais même pas encore trouvé le local.
Allez, petit tableau récap… Non mais sérieusement, qui a estimé un an avant d’ouvrir son local chez mes confrères photographes? (oui c’est Chat qui m’a fait ce super tableau et qui m’a aidé a faire mes recherches)
| Étape | Durée approximative |
|---|---|
| Signature compromis de vente | Jour J |
| Délai classique pour signer l’acte définitif (chez le notaire) | 3 mois |
| Instruction du dossier d’autorisation de travaux (Cerfa) | Jusqu’à 5 mois |
| → On arrive à 8 mois sans travaux | |
| Travaux de mise en conformité (BAES, alarme, accessibilité, etc.) | 1 à 2 mois |
| Demande de visite + passage commission sécurité + arrêté d’ouverture | 1 à 2 mois |
Et si vous ne faites pas ces démarches ?
Les conséquences peuvent être sérieuses. Ce qu’il y a écrit :
Si vous commencez des travaux ou ouvrez votre établissement sans avoir obtenu les autorisations nécessaires, vous vous exposez à :
- une interdiction immédiate d’accueillir du public ;
- une mise en demeure de stopper votre activité ;
- des amendes administratives, voire des sanctions pénales dans certains cas ;
- la suspension temporaire ou prolongée de votre activité, comme c’est mon cas actuellement.
C’est fou non ! et c’est comme ça qu’ils disent aider les petits commerçant!!
Et vous ?
Je serais ravie d’avoir vos retours (même en anonyme) et j’ai envie de laisser l’accès aux commentaires sur cet article.
- Avez-vous déjà déposé une demande de travaux ?
- Étiez-vous au courant que c’était obligatoire, même pour une pièce dédiée chez soi? pas dans votre salon, là ce n’est pas obligatoire mais un bureau, un garage…une extension…
- Vous êtes-vous aussi retrouvé(e) dans une situation similaire ?
En discutant avec d’autres photographes, je me rends compte que très peu d’entre nous sont réellement informés de ces obligations.
Et surtout, que l’on soit installé dans une grande ville ou une petite commune, beaucoup n’ont jamais reçu la visite de leur mairie ni été informés de ces démarches.
Merci de m’avoir lue jusqu’ici.
Mon insta: https://www.instagram.com/magalitintiphotographe/
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